Notre qualité de vie ne dépend pas seulement du bonheur, mais aussi de ce que nous faisons pour être heureux. Si nous ne fixons pas d’objectifs qui donnent un sens à notre existence et si nous n’utilisons pas notre esprit au maximum, les sentiments positifs ne rempliront qu’une infime partie de tout le potentiel dont nous disposons.
Après des décennies consacrées à l’étude des circonstances dans lesquelles les gens atteignent leur potentiel maximum, des recherches nous montrent que les gens sont plus heureux lorsqu’ils atteignent un état de concentration intense, appelé « le flux ».
Cet état émotionnel est atteint lorsque vous ressentez des émotions positives telles que le bonheur, la force ou une attitude positive, les états dits de « néguentropie psychique ». Comme notre concentration n’a pas à se consacrer à ruminer des idées ou à s’apitoyer sur son sort, notre énergie psychique peut s’écouler librement vers toute pensée ou activité à laquelle nous voulons nous consacrer.
Au contraire, les émotions négatives, telles que la tristesse, la peur, l’anxiété ou l’ennui, sont une source d’« entropie psychique », c’est-à-dire un état émotionnel dans lequel on ne peut pas utiliser efficacement sa concentration pour faire face à des tâches extérieures, car on en a besoin pour rétablir un ordre subjectif interne.
Le flux joue un rôle clé dans notre capacité à être heureux
Pour mieux comprendre quel est l’état de conscience du flux, il faut commencer à analyser l’état opposé, celui dans lequel il n’y a pas d’ordre dans la conscience, dans lequel les pensées apparaissent et disparaissent de manière capricieuse sans pouvoir les contrôler. Il s’agit d’un état émotionnel très désagréable qui est généralement lié à d’autres problèmes tels que l’insécurité, la dépression ou l’anxiété et qui, s’il se répète fréquemment, peut nous rendre très malheureux.
L’état de conscience opposé est le flux. Lorsque l’esprit coule, on est capable d’être parfaitement attentif et de se contrôler, on se sent insouciant et on a le sentiment agréable de faire ce qu’il faut. Tout a un sens et les problèmes qui nous entravent se présentent comme des défis agréables que nous affrontons avec enthousiasme et non comme des menaces à notre bien-être ou à notre sécurité personnelle.
Plusieurs études semblent indiquer que certains facteurs, tels que l’argent, jouent en fait un rôle important dans notre bonheur. L’argent, par exemple, est important lorsque nous avons peu, tout comme la nourriture est importante lorsque nous mourons de faim, mais plus nous avons d’argent, moins cela affecte notre bonheur.
En raison du grand pouvoir d’achat des pays développés, il existe d’autres facteurs bien plus importants que l’argent qui déterminent notre bonheur. En fait, être dans un état de flux rend une personne plus sûre d’elle, moins anxieuse et plus heureuse.
Le bonheur pourrait être dans nos lundis
Habituellement, le lundi est le pire jour de la semaine, presque un tabou pour beaucoup de gens, car il représente le retour au travail après le week-end. Cependant, un professeur de neurosciences souligne un paradoxe important : le travail est plus utile que l’oisiveté pour atteindre ce qu’il appelle « l’état de flux », qui pourrait aussi se traduire par le bonheur.
L’essentiel est que, pour beaucoup de gens, l’oisiveté est un temps mort, alors que le travail est le contraire. Avoir des objectifs clairs, savoir comment les gérer et recevoir un retour d’information à leur sujet est la clé de la réalisation de ce flux. Fondamentalement, lorsque nous parlons de l’état de flux, nous faisons référence à ceci : la capacité de concentrer toute notre énergie et notre attention psychique sur les plans et les objectifs que nous avons choisis, et de savoir que cela vaut la peine de les poursuivre parce que nous avons choisi ce type de vie et que nous sommes capables de profiter de chaque instant de ce que nous faisons.